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19 août 2020

LES AMAZONES DU DAHOMEY

 dahomey-amazons2

Beaucoup de femmes ont marqué l'histoire mais certaines restent peu connues ; les femmes guerrières du Dahomey, actuel Bénin depuis 1975, en font partie.

Bénin

Le Dahomey (Danhomé en langue fon) était un royaume patriarcal africain situé au sud-est de l’actuel Bénin depuis le XVIIe siècle.

Dahomey

À partir de 1894, ce nom désigne un territoire de l’Empire colonial français.

Au Dahomey, les femmes étaient libres de pratiquer les métiers des hommes, elles prenaient part au gouvernement et étaient associées à l’armée

Ce pays africain était alors un royaume et depuis le début du 18e siècle, il avait intégré à son corps d'armée une unité de femmes combattantes.

C'est la reine Tassi Hangbè, entre 1708 et 1711, qui a fondé ce corps de guerrières courageuses qui n'hésitaient pas à se mesurer avec les royaumes ennemis.

 Tassin Hangbe

Cette femme régna sur le trône d’Abomey, capitale  du Dahomey, pendant une courte période au début du XVIIIe siècle.

Tassi Hangbe était la sœur jumelle du prince Akaba, l’héritier de Houegbadja, souverain d’Abomey de 1650 à 1680. Quand Akaba prit le pouvoir à la mort de leur père, la princesse partageait la souveraineté avec son frère jumeau, sans toute fois exercer quelque fonction politique.

Seulement, en 1708, alors que la guerre contre les Oueménous, ennemis jurés des Dahoméens, entrait dans une phase décisive, le roi, son frère, fut brutalement emporté par la variole, introduite au Dahomey par les colons.

Pour ne pas affecter le moral des troupes, le conseil royal avec le chef des armées demanda à Tassi Hangbe de remplacer son défunt frère. Elle accepta sans hésitation car en effet ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau et habillée comme Akaba, elle entra dans la bataille tel que l’aurait fait son jumeau.

De retour à Abomey, le fils d’Akaba étant trop jeune pour succéder à son père, c’est Hangbé qui prit les rennes du royaume du Dahomey. Il n’y a pas eu de cérémonie d’intronisation mais elle portait tous les insignes du pouvoir royal à savoir les saloubata (sandales royales), l’avotita (grand pagne tissé et décoré), le mankpo (la récade) et était toujours accompagnée du siège et du parasol royal.

Trône de Houegbaja XVIIe siècle

Transportée par l’importance de sa mission, Tassi Hangbe amena ses troupes jusqu’à la victoire, se révélant ainsi une amazone hors pair. De plus, le chef des Ouéménous, trouva la mort lors de cette guerre et la rivalité entre les deux peuples prit fin ce jour-là avec la victoire du Dahomey. 

La nouvelle de la victoire de Tassi fit le tour du royaume et on demanda aussitôt à la princesse de prendre la régence d’Abomey. Le contexte était tel que cela engendra un conflit familial car il est vrai que si le fils d’Akaba n’était pas près pour gouverner parce que trop jeune et non encore initié, Dossous, le frère cadet des jumeaux, était prétendant au trône. Tassin ne tint pas compte des prétentions de son jeune frère et accepta d’assurer la régence tout en gardant son mode de vie d’avant.

Elle s’intéressait à la vie de son peuple, à la religion et aux arts. Elle a pris l’initiative de faire valoir la compétence féminine avec la création du corps des amazones plus tard restructuré et renforcé par le roi Ghézo.

Elle recevait de tous le respect dû à son rang mais les réalités phallocratiques du royaume n’ont pas tardé à la rattraper. Dans le royaume et jusqu’au palais, plusieurs hommes manifestaient leur indignation à l’idée de laisser une femme sur le trône de Houégbadja.

Victime de collusion au sein de la dynastie royale, sous le poids des querelles lui ayant coûté entre autre l’annulation de son mariage et la mort de deux fils, la reine Hangbé finit par laisser le pouvoir à son jeune frère Dossou en 1711 qui à son intronisation prit le nom d’Agadja.

Les amazones :

amazonian2-1

Elles sont appelées Minos, signifiant « Nos mères » en fongbe, la langue officielle du Royaume du Dahomey. Ce sont les Européens qui, découvrant ce régiment de guerrières, les surnomment Amazones, en référence au peuple de femmes guerrières de la mythologie grecque.

En 1851, Seh-Dong-Hong-Beh est la cheffe du régiment des Minos qui, fort de 6 000 recrues, représente un tiers de l’armée. Elle dirige son armée entièrement féminine, armée de lances, de flèches et d’épées, lors d’un assaut contre la forteresse Egba de Abeokuta. Beaucoup périront lors du combat.

 

Seh-Dong-Hong-Beh_©marieloic-senamaud-2019-791x1024       Tassi Hangbé

 

 

Par la suite, les Minos ont tenu tête, aux côtés des autres régiments de l’armée régulière du Dahomey, à l’avancée des colons français. Le corps des Amazones est dissout lorsque le Dahomey est intégré à l’Afrique-Occidentale française.

 

 

 

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Commentaires
L
Bravo à ces femmes courageuses ! Et honte à tous les phallocrates misogynes, jaloux et incapables de reconnaître leur valeur...<br /> <br /> Sympa ton blog, que je viens de découvrir ! Bonne journée
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M
C'est gentil ! bonne soirée.
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B
Merci pour cet article très instructif
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M
Elles ne sont pas assez connues malgré leur courage et leur rôle important dans leur pays. Bisous Brigitte, bon après-midi (bien chaud !!).
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É
Bonjour Martine. Bel article en l'honneur de ces femmes courageuses, dont je n'avais jamais entendu parler. Bisous
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